Dimanche 7 février 2010,
- Allo tata, bonjour c’est François,
- Oui
- Comment tu vas ?
- Oh ! je suis un peu fatiguée, j’ai mal aux genoux, c’est pas marrant tu sais
- Tu étais entrain de te reposer ? tu as répondu tout de suite, tu es dans ta chambre ?
- Oui, je suis en train de faire du tri de papiers
- Oui alors là si tu commences à faire du tri chez toi, tu n’as pas fini
- Oui, mais il faut bien le faire
- C’est sûr. J’ai eu un message d’Olivier hier sur mon répondeur qui me demandait si j’étais intéressé par des pots de confitures
- Des pots de confitures. Oui mais ils sont vides, c’est des pots Bonne Maman, il voudrait les jeter
- Oui, bon écoute je n’en ai pas vraiment besoin, je tourne toujours avec les mêmes d’une année sur l’autre et puis je n’en mange pas beaucoup, alors vous pouvez les jeter
- Tu n’en as pas besoin ?
- Non, non tu peux t’en débarrasser. En tous cas, c’est gentil d’avoir pensé à moi. Et Olivier, il est là ?
- Oh ! il est en bas il fait des dessins pour…des lignes et des dessins …des jeux, je sais pas, ça m’intéresse pas moi
- Il fait des dessins pour décorer en bas, des plans pour ses pièces ?
- Je sais pas, moi, il fait des dessins…il dessine quoi je ne sais pas ce qu’il fait comme dessins…il est en bas…tu sais moi je ne descends plus trop avec l’escalier…
- Mais tu sors quand même un peu, tu vas toujours faire tes courses à la Place des fêtes ?
- Oui …mais c’est fatigant et puis je m’ennuie…avant j’allais promener la chienne mais depuis qu’elle est plus là, je sors plus trop. Je suis montée ce matin à la Place des fêtes mais c’était fermé
- On est dimanche, les boutiques sont fermées
- Oui on est dimanche mais je le savais pas alors je suis montée pour rien
- Tu n’écoutes plus la radio le matin ?
- Non…des fois…Olivier ne travaillait pas aujourd’hui, je ne l’ai pas entendu, il dort le matin
- Il est toujours en bas ?
- Non il est dans sa chambre … là il est en bas…il fait des dessins
- …
- Bon Tata tu diras à Olivier que j’ai appelé et que je l’embrasse
- Oui d’accord, je vais descendre lui dire. Comment tu t’appelles ?
- … ?!?… Tu sais François
- Ah ! je n’ai plus la mémoire des noms, François tu dis ?
- Oui François, tu sais, tu es venue à la maison à Boissy cet été avec Olivier, on est restés à l’ombre sous un arbre, on a bu du cidre frais et vous m’avez apporté des sablés d’Aneslles, tu te souviens, il faisait très chaud
- Non je ne me rappelle pas
- François… le cousin d’Olivier, on a le même âge, le fils de Lily…ta sœur
- Ah oui Lily ma sœur
- Lily elle a eu deux enfants, Christine ma sœur et moi François
- Non, je ne me souviens pas…c’est effarant tu sais…c’est effarant…
- Christine à Saint Aubin …elle habite là-bas maintenant
- Ah ! Oui Christine avec tous ses chiens …et sa mère qui est toujours chez elle
- Oui mais elle a acheté une maison à Saint Aubin près de la gare. Tu m’as dit cet été que vous aviez été la voir
- …
- …
- Je ne me rappelle plus
- Tu te souviens peut-être… j’ai habité avec vous quelque temps il y a des années, je couchais dans le grenier, tu sais je suis frère de lait avec Olivier, je suis souvent venu à Saint Aubin avec vous, … François…
- Non… je suis fatiguée…
- Bon Tata je vais te laisser. Je t’embrasse. Au revoir
- Oui, au revoir, merci.
Un peu plus tard, elle descendra l’escalier et dira à Olivier qu’un monsieur qui habitait à la campagne avait appelé et qu’elle ne savait pas pourquoi.